Feuille de liaison – Mai/Juin 2020 – N° 43

Le mot du président

L’Angoisse du Parkinsonien 
Ce matin, aux actualités, on ne parlait que d‘une seule chose : le Coronavirus. J’avais déjà passé une mauvaise nuit et je me suis senti agressé par la nouvelle.

Comment ? L’humanité était en danger, nous allions être confinés (à ce stade j’ignorais le sens du mot confiné), le médicament salvateur n’existait pas, la pandémie galopante allait exterminer plusieurs millions d’êtres humains, notre Président sur les ondes prenait la parole.

La peste à côté du coronavirus n’était qu’un vulgaire rhume ! Comment allais-je survivre ? Il me fut impossible de retrouver mon calme tant que je n’avais pas mis la main sur mes médicaments, d’autant que je venais d’apprendre que ces derniers brillaient par leur absence pour cause de rupture de fabrication. « Deux à zéro ».

La suite des événements n’allaient pas m’arranger. Nous étions confinés, c’est-à-dire attachés, en laisse au domicile, sans sortir, sans promenade, sans le café au bord du zinc, sans la visite aux copains pour l’apéro « trois à zéro ».

Et pour couronner le tout mon kiné, mon neurologue, mon orthophoniste, mon ophtalmologiste et même mon orthoptiste venaient d’annuler les rendez-vous que j’avais pris depuis six moi. « Quatre à zéro ».
Le courrier du matin m’apprenait que ma cure thermale était ajournée repoussée aux calendes grecques, peut-être l’année prochaine… « Cinq à zéro …».

Tout me paraissait négatif, et pourtant ! Le lecteur s’aperçoit rapidement que lors de mes déboires, je cite une demi-douzaine de spécialistes chargés en temps normal de me soigner.
Il sait également que la rupture de médicaments n’est pas éternelle, que j’ai la chance d’aller en cure, que le confinement cessera le jour où le virus aura disparu, et enfin que j’ai la chance de retrouver mes copains pour l’apéro.

En conclusion, l’angoisse du Parkinsonien semble légitime au regard du suivi de sa maladie mais disproportionnée quant à la lutte que nous avons tous menés contre le Covid19.
Depuis la dernière guerre mondiale, l’humanité toute entière n’aura pas connu une telle tragédie, et, pourtant à la fin de la première guerre mondiale la grippe Espagnole (venue de Chine) avait fait de 50 à 100 millions de morts.

A l’heure où nous mettons sous presse, gageons que le Coronavirus sera vaincu. Il aura fait naître entre les peuples cependant des attitudes de fraternité et des sentiments d’entraide.

 

Yves BOCCOU, Président